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Une poubelle anti harcèlement : une idée à essayer

Cette idée de poubelle anti harcèlement a une histoire et je m’en vais vous la raconter.

Je ne parle pas beaucoup du quotidien de mes enfants parce que c’est leur sphère privée. Mais en accord avec ma petite dernière, j’avais envie de vous partager une scène de vie pas très rigolote où elle s’est faite moquer à l’école. Je le précise immédiatement, on est loin de l’acharnement que certains enfants subissent, je ne sais pas si on peut parler de Harcèlement dans le sens où ce n’est pas un acte répété depuis des mois. Mais l’humiliation n’est pas une compète de toutes les façons… Personne ne gagne.

En revanche, tout commence par un premier pas et la spirale peut vite s’emballer. J’y suis très vigilante, d’autant plus que mes enfants verbalisent facilement leurs émotions. Je ne veux pas que ça fasse plouf quand ils parlent de leurs expériences négatives (et positives d’ailleurs) alors qu’ils me font confiance.

La mésaventure

Il y a quelques jours donc, en rentrant du collège, ma fille me demande si on peut aller acheter des vêtements. Je lève un sourcil mais je réponds qu’il n’y a pas de soucis, dès que les boutiques ouvrent, on ira. Puis je lui demande pourquoi ce soudain intérêt pour les fringues, elle qui n’y attache habituellement aucune forme d’importance. C’est la première fois ou presque qu’elle m’en réclame.

Elle me montre timidement un mot qu’on lui a fait passer en cours et où il est écrit : « Donne ça à quelqu’un qui s’habille mal ». Pas besoin d’être Sherlock Holmes ou sa sœur Enola pour comprendre que le message a fait mouche, qu’elle se sent triste et humiliée. Il suffit d’avoir une once d’empathie ou des yeux.

Ma réaction va être impactante, c’est évident. Je fais confiance à mon cerveau qui me suggère de puiser mes mots de réconfort dans deux croyances que j’ai.

Faisons de nos enfants des archers

La première me vient d’une conférence Tedx sur le harcèlement animé par Emmanuelle Piquet. Cette psychopracticienne explique dans la vidéo que l’intervention des adultes n’est pas la solution dans ce genre de situation. Selon elle, pour un harceleur, l’arrivée des grands est un signe de victoire car l’enfant a été incapable de gérer la situation.

Pour Mme Piquet, la clé est d’aider son enfant à gérer seul les affronts. On doit l’armer pour qu’il sache se défendre quand nous ne sommes pas là. Un harceleur aime les gens fragiles alors il faut trouver des moyens pour que nos enfants deviennent plus costauds.

A chaque situation, on façonne une stratégie de défense, on s’entraine, on peaufine ses armes, on visualise la scène et on devient son propre héros.

Et quand elle parle d’armes, c’est évidemment métaphorique. On pourrait dire qu’il faut filer une trousse à outils à ses enfants pour qu’ils puissent se bricoler un environnement où ils se sentent saufs.

La parole impeccable

Ma seconde croyance me vient du premier des accords toltèques : la parole impeccable. Dans ce livre, Don Miguel Ruiz explique que les mots peuvent empoisonner aussi sûrement que du venin. Qu’ils se glissent dans ta tête pour que les projections des autres deviennent tes certitudes : je suis nulle, je ne sais pas m’habiller, ils ont raison de se moquer.

Avoir une parole qui n’est pas impeccable, c’est blesser l’autre si celui-ci ne sait pas se protéger. La première leçon est d’avoir conscience que les mots sont puissants car ça permet de les gérer et de lancer des contre sorts.

Nos actions immédiates

Face à ma fille en larme, j’ai surtout fait ce que j’ai pu. Pour résumer, on a beaucoup parlé, on s’est fait des câlins, on a laissé sortir les émotions qui venaient.

Verbaliser ce qu’on veut vraiment

Je lui ai expliqué tout ce que je viens de vous dire, qu’il ne fallait pas que de l’encre sur un bout de papier empoisonne sa vie. Ces gens n’avaient pas eu de paroles impeccables. Ils avaient essayé de la blesser avec des flèches verbales et psychologiques.

A partir du moment où on savait qu’on avait été touché par cette flèche, on pouvait réagir de plein de manières différentes. On pouvait laisser le poison gagner et le doute s’insinuer en nous. On pouvait faire la part de choses. On pouvait tout rejeter. On pouvait décider de les fuir, de les combattre, de les tenir à distance… Quelle réaction voulait-elle élire ?

J’ai commencé par questionner son côté mode pour qu’elle puisse prendre ses premières décisions. Voulait-elle changer de vêtements juste pour eux ? Aimait-elle ses tenues ? Est-ce que la moquerie résonnait en elle car elle était d’accord au fond et souhaitait changer son vestiaire d’écolière pour passer à celui d’une collégienne ? Voulait-elle leur donner du pouvoir qu’ils n’avaient pas ? Visait-elle de se plaire à elle dans tout cela ?

Aucune réponse n’était spécifiquement attendue. Je voulais juste qu’elle y réfléchisse et qu’elle décide en conscience et non qu’elle soit dans la réaction. Je cherchais sa vie intentionnelle et non le pilotage automatique de ses peurs et croyances.

Elle a vite conclu que se plaire était l’objectif car c’était la seule façon d’avoir une belle vie (sans parler de l’énergie perdue à vouloir plaire à tout le monde). Que ce n’était pas un objectif simple mais il valait le combat !

Fourbir ses armes

Ensuite, on a cherché des stratégies de défense. Pour s’armer à notre façon, comme le propose Mme Piquet.
On a listé des répliques à sortir (en se marrant bien d’ailleurs). On a imaginé plein de réactions possibles. On s’est refait quelques saynètes car le cerveau adore ce genre de visualisations. Elles comptent autant que la scène première pour lui.

Bref on s’est défoulées et on a refait le monde comme si on était intouchables par ce genre de comportement.

Puis elle est partie se coucher en me remerciant car elle se sentait mieux.

Mes actions d’adulte

J’avais beau avoir géré au mieux, mon coeur de maman n’a pas réussi à trouver facilement le repos. Le cerveau a pris le relai. Vers minuit, je me suis relevée avec deux idées qui me remettaient dans l’action.

Un petit cadeau

Je suis allée fouiller dans mes stocks de cadeaux de Noël. J’ai retrouvé le tee-shirt que je voulais lui offrir, qui était déjà emballé et sur lequel j’avais écrit “pour le cas où on t’embête”. Ça se voulait une blague mais ce fut une belle prémonition ^^

Je l’ai déposé devant sa porte. Il était parfait pour la situation.

Le lendemain elle était vraiment contente de la surprise et elle est venue me faire des câlins. Je lui ai demandé de m’apporter un crayon et une feuille en papier pour mettre en branle ma seconde idée.

Du fin fond de mon lit, j’ai dessiné dessus une poubelle que j’ai ensuite découpée/collée comme une enveloppe. Hop, j’avais ma poubelle anti harcèlement.

On peut l’ouvrir et y jeter tous les affronts qui nous atteignent. Comme ce petit mot moqueur. Ou nos propres pensées parasites d’ailleurs…

Comment utiliser la poubelle anti harcèlement ?

Je lui ai proposé de la garder dans un de ses cahiers. La prochaine fois qu’elle recevait un mot du même acabit, elle pourrait le glisser dedans et renvoyer la poubelle à son expéditeur.
Elle a trouvé l’idée géniale. Mais quand je lui ai demandé si elle saurait mettre en place ce stratagème, elle a hésité. Ça voulait dire non ^^ !

Parce que c’est bien fastoche de trouver ce genre de flèche à décocher quand on est au chaud dans sa maison. Mais si ton enfant n’est pas capable de l’utiliser, c’est un outil qui n’a pas atteint toute sa puissance. Alors là aussi, on s’est entrainées toutes les deux.

Je faisais la personne méchante et elle testait sur moi des répliques ou l’utilisation de cette poubelle anti harcèlement. Au début, c’était tremblotant, peu efficace. Mais elle s’est vite pris au jeu et a gagné en assurance.

Ce soir, elle est même revenue me voir. Elle s’était entrainée de son côté et voulait que je valide son jeu. Peu importe sa prestation, je me suis dit que c’était gagné. Qu’elle avait envoyé le bon message à son cerveau. Et que les prochaines fois, elle aurait progressé en gestion de conflit.

Elle ne sortira peut-être pas la poubelle, mais elle sait qu’elle est dans un de ses cahiers. C’est son arme secrète et réconfortante.

Elle n’aura peut-être pas la super punchline mais elle ne subira pas comme la première fois. Elle sera dans l’action. Et ça fera toute la différence à la fin.

J’ai confiance en elle. Elle n’aura pas la vie parfaite, mais je crois qu’on gagne du terrain sur l’influence négative que peuvent avoir les autres parfois.

Poubelle anti harcèlement en cadeau

Je ne sais pas si cette histoire résonnera chez vous. Je ne me pose PAS DU TOUT en chantre de la résolution de ce genre d’incidents. C’est limite la première fois que j’y suis confrontée en tant que maman. Tout ceci a la valeur d’un témoignage.

Mais si cette façon de faire peut aider UNE seule personne, c’est pour elle que j’ai publié cet article plus intime que de coutume.

J’ai redessiné la poubelle pour que vous puissiez vous refabriquer la vôtre. Le fichier est téléchargeable au besoin.

Vous avez vu, j’ai laissé un carré blanc pour que vous puissiez inscrire le message qui vous semble le plus adapté. Les mots sont puissants dans les deux sens, souvenez-vous-en ;).

Le tuto est assez simple : vous découpez les contours de la poubelle en faisant bien attention à ce que les deux parties restent attachées par le sommet. Ensuite, vous “ouvrez” la poubelle en coupant le long du couvercle de la poubelle de devant. Il ne vous reste plus qu’à coller au niveau des pointilles que j’ai tracé à la mano.

L’idée est de former une enveloppe où vous mettrez les trucs qui vous contrarient. C’est totalement adaptable à un besoin d’adulte :).

Et voilà. Le tour est joué. A la puissance de la pensée positive de rentrer en piste !

Je croise tous mes doigts pour que les gens cessent d’avoir besoin de se défendre. Mais tant ce que ce sera pas le cas, si je peux partager ma micro expérience et aider ne serait-ce qu’une personne, je le fais.

Je vous embrasse fort fort fort.

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.
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Voir les commentaires

  • Tu as lu dans les pensées.. je n osais pas te demander comment tu ferais certaines difficultés avec tes enfants. L envers du décor quoi !
    Merci pour cet article personnel et si utile.je
    Si tu veux bien continuer à en dire un peu plus, dis moi : comment tu gères/gerais le b.rd.l de bricolage de tes enfants plus jeunes ? Car chez moi c est le paradis de la chiquette de papier et des taches en tout genre qui ne partent plus, et ça nuit gravement à mon enthousiasme sur certaines activités...

    • Ca ne me pèse pas ce bordel, je le trouve normal. Mais si toi il t'embête, je suppose qu'une nappe en toile cirée spéciale bricolage + des tabliers devraient faire l'affaire ^^

    • Excellent une super réaction ! J'espère que mes enfants n' en auront pas besoin mais au moins je saurai quoi faire 😉 merci Cécile 😀

  • Merci beaucoup pour ce partage, toujours très intéressant. C'est vraiment très importante ce genre de réflexion, ça permets de trouver des pistes et de ne pas être démunie devant un premier cas, qui n'est souvent que le début...

  • Je suis admirative de cette manière d échanger, de faire réfléchir les enfants et de les amener à avoir confiance en eux et à ne pas se dévaloriser face aux imbéciles... J'espère, quand mon fils sera plus grand réussir à l'accompagner aussi bien...

  • Merci d’avoir partagé ton expérience, je suis sure que Siole a les armes pour surmonter cela, entourée de tant de bienveillance. Je prends note de tous tes tips.

  • Parfois, en tAnt que parent on se sent démuni. Et ton expérience peut aider. Belle initiative que ce partage qui pourra peut-être aider d’autres parents

  • Merci tout bonnement merci.
    Cet article me va droit au cœur. Mon enfant dysferents et moi plus que fragile psychologiquement allons utiliser cette poubelle à bonne cause.

  • Ce que l'on aperçoit de toi Siloe c'est ton originalité, ton esprit vif et une aura magnifique. On devine la jeune fille pleine de vie que tu es, tout cela a sans doute était jalousé par un jeune pas très à l'aise dans ses baskets. Ne rentre pas dans le moule, reste celle que tu es, et ne change que si cela te plaît à toi. Je pense à toi et t'envoie des pensées positives pour que ce petit mot tout pourri soit vite oublié.
    Vive Siloë et vive Ciloubidouille

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